C’est un village de 250 habitants près de Lons-le-Saunier (préfecture du Jura), entouré de verdure, situé au fond d’une « reculée » jurassienne typique, dans laquelle coule la Vallière. Revigny, dernier village de la vallée, et le plus petit, est tout proche de la source de cette rivière.
Les pentes de la reculée sont sillonnées par deux anciennes voies de chemin de fer aux superbes ouvrages d’art (ponts, viaduc, et tunnels maintenant éclairés), transformées en voies vertes par la communauté d’agglomération (ECLA). La plupart des maisons en pierre datent du XVIII ème siècle. Au centre du village, on peut admirer, entourée par son cimetière, l’église dont le toit en laves a été entièrement refait en 2013 mais pose de nouveaux problèmes !
Il s’agit de l’église paroissiale de l’Assomption, inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (ISMH) depuis le 13 juin 1991. Et, cette année aboutissement d’une demande de classement : l’église est classée Monument Historique par arrêté du 25 juin 2024 (MH).
Il s’agit bien d’une révélation ! En effet, lors des travaux de réfection de son toit en laves, une infiltration d’eau a fait tomber plusieurs couches de plâtre, révélant au grand jour en décembre 2013, des fragments de peintures murales.
Avec l’aide technique et financière de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, le Conseil Municipal a engagé les travaux de dégagement fin 2014. Ce sont alors des peintures du XVᵉ siècle, d’une facture exceptionnelle et aux couleurs étonnamment fraîches, qui sont apparues sur les trois faces du chœur de l’église.
Les différents spécialistes, archéologues, conservateur régional, restaurateurs et historiens consultés, sont unanimes : c’est un trésor qui est dévoilé après avoir été enfoui pendant plusieurs siècles. Il s’agit d’une illustration de la Passion du Christ. Cette suite de scènes (dix-sept) semble bien être unique en France, du fait de son étendue, mais aussi par son apparition précoce dans l’histoire de ce qui deviendra plus tard, avec les franciscains, un « Chemin de Croix ».
Apôtre endormi au Mont des oliviers
Le baiser de Judas lors de l’arrestation du Christ
C’est probablement au XVIIe siècle ou au début du XVIIIe, que les peintures murales ont été recouvertes. En effet, les archevêques de Besançon, lors de leurs visites pastorales, réclamaient que les églises soient blanchies. Elles ont été alors abondamment bouchardées pour être recouvertes d’un enduit blanc. Les trous de piquetage ont beaucoup détérioré les peintures murales et gênent leur lecture.
C’est probablement au XVIIe siècle ou au début du XVIIIe, que les peintures murales ont été recouvertes. En effet, les archevêques de Besançon, lors de leurs visites pastorales, réclamaient que les églises soient blanchies. Elles ont été alors abondamment bouchardées pour être recouvertes d’un enduit blanc. Les trous de piquetage ont beaucoup détérioré les peintures murales et gênent leur lecture.
Conscients de l’importance de cette découverte le conseil municipal de l’époque se rapproche de la Fondation du Patrimoine car le financement des travaux en perspective semble déjà dépasser toute possibilité pour cette commune de 250 habitants.
Les premiers travaux envisagés sont ceux de la restauration des peintures murales mais également les larges fissures que le dégagement des peintures a fait apparaître. Ceci demandera une étude de structure puis des travaux de consolidation.
En 2016, le conseil municipal, et les habitants du village se mobilisent et participent au concours Grand prix Pèlerin du Patrimoine. Le projet de Revigny est lauréat et sera récompensé par le prix « Ensemble pour le patrimoine » en partenariat avec la Fondation du Patrimoine et la Sauvegarde de l’Art Français.
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